Montluçon Habitat

Aller prendre la chaleur là où elle existe déjà

D’un côté, des serveurs numériques qui produisent de la chaleur, de l’autre des habitants dont il faut chauffer l’eau et les logements. Au milieu, quelques OPH ont décidé d’innover en imaginant des systèmes de recyclage des calories produites par les data centers, via des chaudières numériques. Les premières expérimentations ont vu le jour récemment, comme chez Montluçon Habitat.

Publié le 20/11/2021 mis à jour : 01/12/2022

L’idée est née en 2020 à la sortie d’une réunion trimestrielle sur le suivi des contrats entre Montluçon Habitat et son prestataire de chauffage, Dalkia : et si, pour chauffer l’eau des appartements, on utilisait une chaleur existante mais qui est aujourd’hui perdue… Et si pour cela, on sollicitait une startup, hébergeur de données, qui utilise de nombreux serveurs, pour créer à partir de la chaleur de ces derniers une chaudière numérique… Banco ! Le concept a tout de suite emporté l’adhésion de Montluçon Habitat, qui a identifié sur son patrimoine un bâtiment de 86 logements, pouvant accueillir en rez-de-chaussée cette nouvelle chaudière fabriquée sur-mesure ainsi que tous les serveurs informatiques pour l’alimenter. Côté technique, « on récupère 24 heures/24 les calories dégagées par les serveurs, leur énergie dite « fatale », pour préchauffer l’eau chaude sanitaire et la distribuer aux résidents », comme l’explique Corinne Bardou, responsable du département habitat et confort de Montluçon Habitat. Si chaque serveur produit en moyenne 10 kW, la capacité de stockage de la chaudière est de 1500 litres, ce qui permet d’emmagasiner 87 kW d’eau chaude à 63°C, soit l’équivalent chaque jour de 139 douches à 37°C pendant cinq minutes.

À l’arrivée, le gain en consommation de gaz doit permettre de faire réaliser aux locataires des économies significatives. « La force de cette innovation tient à son objectif premier, celui de faire en sorte que les habitants payent le moins de charges possible. Comme toujours, le principal gagnant doit être le locataire ». Sans oublier le second aspect vertueux du projet : la réduction de l’empreinte carbone de l’office. Les gains en consommation d’énergie et la réduction de l’empreinte carbone seront chiffrés à la fin de la première année à partir des données recueillies par des compteurs. L’expérimentation, prévue jusqu’en 2023, pourrait prochainement s’étendre au chauffage des logements.

Expérience similaire chez Gironde Habitat

La même idée a fleuri du côté de Gironde Habitat, à Bordeaux. Les data centers des services départementaux installés sur les deux premiers niveaux d’un bâtiment en comptant cinq, alimentent depuis quelques mois 324 radiateurs-ordinateurs permettant aux habitants des logements sociaux des trois autres niveaux d’être chauffés gratuitement. La formule, dont le coût doit être amorti en sept ans, a déjà été dupliquée à Cenon.

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