Collecte des déchets électriques : stop aux nuisances, vive le réemploi et le recyclage
Les vieux lave-linges et fours à micro-ondes abandonnés devant les entrées d’immeubles ne seront bientôt plus qu’un mauvais souvenir. C’est en tout cas l’objectif de la convention signée par Paris Habitat avec Ecologic. Financé par l’écocontribution*, cet éco-organisme a pour mission de collecter, réemployer et recycler les appareils électriques et électroniques domestiques en fin de vie.
Encore au stade expérimental, le dispositif est testé depuis mi-mars 2023 sur trois sites de la capitale, dans des résidences du 13e, du 15e et du 20e arrondissement. Au pied des immeubles, deux bornes ont été installées, l’une métallique en extérieur pour le dépôt des petits appareils (rasoirs, sèche-cheveux, ordinateurs, jouets, etc.), et l’autre en carton pour déposer des téléphones portables directement dans la loge du gardien. Un troisième type de collecte est prévu, avec la possibilité de prendre rendez-vous par téléphone pour que les locataires puissent se faire collecter à domicile les gros appareils ménagers (lave-linge, sèche-linge, lave-vaisselle) dont ils souhaitent se débarrasser.
« Un moyen pour les bailleurs d’externaliser un problème cher et lourd à gérer »
L’objectif est multiple. En évitant les dépôts sauvages ou dans les conteneurs de tri, la collecte limite la gêne pour les habitants et les risques d’accidents liés à ces déchets considérés comme dangereux par la réglementation en vigueur. « Ce service constitue pour les bailleurs un moyen d’externaliser un problème souvent cher et lourd à gérer », explique Charley Chifflet, responsable de développement régional nord-est, Ecologic. Le système garantit en outre que les appareils puissent être d’abord réemployés si possible ou bien dispatchés dans les centres de recyclages appropriés. « En faisant en sorte que les objets collectés entrent dans un circuit de recyclage bien défini, on favorise le réemploi des matériaux, on contribue à l’économie circulaire », explique Olivier Pourchau, responsable développement régional Atlantique, Ecologic. « Sans oublier l’aspect emploi, puisque pour la collecte nous avons recours à des partenaires issus de l’économie sociale et solidaire, qui emploient des personnes en insertion ».
En lançant cette expérimentation, Paris Habitat souhaitait trouver une solution aux problèmes d’absence de tri et de dépôts sauvages sur certains de ses sites. « Les résultats ne se sont pas fait attendre », s’enthousiasme Parida Berrou, chargée de mission économie circulaire, réemploi, zéro déchet, à Paris Habitat. « Nous avons rapidement eu de très bons retours des gardiens et des habitants, qui ont constaté une baisse significative des dépôts sauvages ».
Toucher l’ensemble des organismes HLM
Le lancement a nécessité pour l’OPH un important de travail de communication auprès des habitants (porte-à-porte, flyers, SMS) et de sensibilisation auprès des gardiens. « Il fallait dire aux gens : il y a de nouveaux bacs en bas de chez vous, voilà à quoi ils servent, car oui, il y a une deuxième vie pour ces objets dont vous allez vous débarrasser », précise Paridou Berrou.
Ecologic entend convaincre le plus grand nombre de bailleurs sociaux et de collectivités. « Les expérimentations sont souples, il est possible de ne tester qu’un seul type des dispositifs proposés, ou les trois formules de collectes, sans engagement sur le long terme », précise Olivier Pourchau. « L’idée est d’évaluer l’efficacité du dispositif et, le cas échéant, de déployer à plus grande échelle ». L’intégralité des coûts est pris en charge par l’éco-organisme. Toutefois, l’offre ne concerne pas encore tous les types de territoires. Un minimum de 400 logements concernés est nécessaire pour l’installation des bornes.
*L'écocontribution est un coût ajouté au prix de vente des appareils électriques ou électroniques, prévu pour être intégralement reversé aux organismes dont la mission est d’assurer la collecte et le traitement des déchets que ces appareils pourront devenir.
