Économie circulaire : deux OPH nouent un partenariat pour le réemploi de matériaux
Les cas de réemploi de matériaux issus d’opérations de démolition se multiplient sur le territoire. La récente convention passée entre Tours Habitat et Val Touraine Habitat pour la réutilisation de pierres de taille est l’une des récentes illustrations de cette volonté des OPH de développer une économie circulaire, en phase avec les enjeux environnementaux actuels.

Tours Habitat et Val Touraine Habitat ont signé en 2022 une convention sur le réemploi de matériaux issus de la déconstruction de logements. À l’origine du projet, il y a la démolition, dans le cadre d’un programme Anru, de près de 500 logements dans un quartier de Tours. « Nous avons repéré sur certains bâtiments la présence de pierres de taille en façades, et trouvions dommage de ne pas leur donner une seconde vie », explique Grégoire Simon, directeur général de Tours Habitat.
L’Office a donc sollicité une assistance à maitrise d’ouvrage auprès d’un cabinet spécialisé dans la déconstruction et le réemploi, afin de réaliser un diagnostic ressources, et identifier de possibles réutilisations. Dans la foulée, la démarche a été présentée aux partenaires locaux : maitres d’ouvrage et bailleur sociaux. « Certains se sont rapidement positionnés pour récupérer la pierre de taille, mais également des matériaux complémentaires tels que des marches d’escalier en granito, des soubassements en schiste d’ardoise, etc. ». Parmi les acteurs intéressés, Val Touraine Habitat a acheté 55 m3 de pierres de taille destinées à la construction d’un mur sur une opération d’aménagement dans la commune de Sorigny.
Déconstruire tout en préservant
Pour mener à bien ce projet, l’Office a dû relever quelques défis, dont celui de ne pas dégrader les pierres à récupérer. « Nous avons travaillé avec la maitrise d’œuvre et l’entreprise de démolition pour faire de la déconstruction fine, qui permette de préserver l’intégrité du matériau », précise le directeur général de Tours Habitat. « Cela a nécessité beaucoup de main d’œuvre. Il a ensuite fallu réaliser une analyse technique pour déterminer comment pouvaient être utilisées les pierres, quelle était leur solidité, leur porosité, etc. ». Autre challenge, celui de faire coïncider les agendas de la déconstruction avec les besoins des potentiels acquéreurs de matériaux.
Un modèle d’avenir
Avec un prix fixé à 300 €/m3, l’OPH ne rentre pas exactement dans ses frais, mais mise sur une démarche vertueuse à généraliser. « Nous sommes convaincus que c’est la bonne direction. Les ressources ne sont pas inépuisables et nous devons nous demander quoi faire de nos matériaux. Pour que cela fonctionne, il est nécessaire que tous les acteurs aient la volonté de mettre en place ensemble une économie circulaire ».



