Envoyer une lettre ouverte au futur
Rendez-vous dans 50 ans. Le 18 septembre 2021, une capsule temporelle a été enfouie sous la terre, dans un caveau en béton, à l’endroit même où deux bâtiments d’Épinal Habitat avaient été détruits au printemps dernier.
Ce baril hermétique en plastique de 26 litres, rempli de photos du quartier depuis sa construction dans les années 70 jusqu’à aujourd’hui, de lettres d’habitants, de dessins d’enfants, et de plans et croquis d’urbanisme, va passer un demi-siècle à l’abri du jour pour constituer demain un témoignage. Une photographie du quartier de Bitolia-Champbeauvert tel qu’il est aujourd’hui, à la veille d’un programme Anru de 44 M€ (dont 25 M€ financés par Epinal Habitat) qui va profondément modifier sa physionomie.
« C’est une manière originale de laisser une trace de ce que nous faisons, de la manière dont nous pensons le projet de renouvellement urbain, du postulat dont nous partons et du diagnostic que nous posons », explique Ludovic Tousch, directeur général d’Épinal Habitat. « Quel que soit le contexte dans lequel se trouvera le quartier en 2071, et quels que soient les bouleversements que nos sociétés auront connus, les générations qui ouvriront cette boîte auront au moins les clefs de notre démarche à un instant T ».
Les vestiges de notre époque entassés dans la capsule auront d’autant plus de valeur que le programme Anru, en cours de déploiement, porte l’ambition de changements conséquents. Concernant 592 logements, dont les 70 qui ont été démolis, il prévoit de lourdes réhabilitations avec l’intégration aux bâtiments d’ascenseurs, balcons, espaces extérieurs, jardins partagés, mais aussi un vaste projet visant à favoriser les déplacements doux, le retour de la nature en ville avec notamment la collecte des eaux pluviales, la reconquête de la biodiversité, etc. Un programme ambitieux qui fait la fierté de ses instigateurs.
50 ans, pour s’inscrire dans un temps long
L’idée de cette capsule est née de la volonté d’Épinal Habitat et de la ville d’Épinal d’inscrire leur action dans un temps long. « C’est que nous faisons, nous, bailleurs sociaux : nous travaillons dans la durée, en refaisant la ville, en restructurant des quartiers », précise Ludovic Tousch. « Si le programme Anru est prévu sur 5 à 7 ans, le délai nécessaire pour appréhender les transformations et avoir du recul est en réalité beaucoup plus long, le temps que les gens se réapproprient le nouvel environnement. Avec ces objets et documents divers, la capsule va figer à un moment précis et un endroit précis toute un pan de notre présent. Elle sera aussi empreinte d’une charge émotive et affective forte, racontant un peu de l’histoire d’une génération dont il restera quelques témoins ».



