La colocation, un modèle d’avenir pour les HLM ?
Orvitis développe depuis quelques années une offre de logements en colocation à destination des étudiants, de plus en plus nombreux dans la métropole dijonnaise notamment.
L’OPH met à disposition des appartements rénovés, meublés et accompagnés de services. Une offre destinée initialement à répondre au besoin grandissant de logements pour les élèves de l’Institut de formation en soins infirmiers et du BTS Viticulture de Beaune. « Proposer la colocation à ces populations, qui plus est en HLM, est une bonne manière d’accroître leur pouvoir d’achat », plaide Christophe Bérion, directeur général d’Orvitis.
Les T3 et T4 dédiés à ce programme sont conçus et équipés pour être prêts à l’emploi immédiatement, avec du mobilier et de l’électroménager. Et Orvitis prépare déjà le coup suivant, avec le développement de nouveaux services. « Nous réfléchissons à des prestations mutualisées, rarement proposées par des bailleurs sociaux, telles que des laveries automatiques, des forfaits wifi groupés, etc. L’idée est de s’appuyer sur des entreprises partenaires, avec lesquelles nous pouvons négocier une offre calibrée ».
Répondre aux besoins saisonniers et lutter contre la vacance
La démarche répond en outre à la demande de plus en plus forte de la part de Dijon Métropole et de Beaune Agglomération en matière de logement saisonnier. « Nombre d’entreprises n’arrivent plus à loger leurs salariés. Notre offre doit être suffisamment souple pour s’adapter à ces besoins, que ce soit par exemple pour la taille des vignes au printemps ou les vendanges à l’automne ».
La colocation est aussi une manière de lutter contre la vacance, avec des appartements mis à disposition parfois dans les zones rurales ou dans des immeubles des années 70 pas toujours adaptés aux populations âgées en raison des problèmes d’accessibilité. « On a des T3 et T4 en étage qui sont beaucoup mieux calibrés pour des jeunes ».
Derrière l’enthousiasme, restent des points de vigilance. « C’est un modèle économique qu’il faut continuer de finement analyser, notamment en raison de l’évolution de la réglementation, qui a changé avec la loi Elan », précise Christophe Bérion. « Il y a aujourd’hui davantage de souplesse qu’avant pour le colocataire, qui peut facilement et rapidement rompre un contrat et s’en aller. Les bailleurs doivent être préparés pour y faire face ».
La société de coordination déjà positionnée
L’idée fait son chemin au-delà des murs de l’Office. La société de coordination, Idelians, dont Orvitis est membre avec quatre autres OPH (Chaumont Habitat, Domanys, Grand Dole Habitat et Hamaris) entend elle aussi répondre aux attentes des territoires sur la question. Il s’agit notamment de faire face à l’implantation de nouvelles formations et de grandes écoles. « Les expérimentations de chaque organisme doivent être partagées, pour mutualiser les regards et les savoir-faire. Cette démarche contribue à véhiculer une image innovante, moderne, agile des bailleurs sociaux, par-delà les stéréotypes totalement dépassés que certains ont sur le logement social ».



