Brest métropole habitat

Pour la première fois, un organisme HLM s’apprête à livrer six maisons en carton

Des logements en carton, au premier abord, ça peut surprendre, et susciter quelques questions : suffisamment solide ? résistant à l’eau ? résistant au feu ? et en termes d’isolation, ça vaut quoi ? Pourtant, de plus en plus de ces bâtiments d’un nouveau genre sortent de terre ici et là. Comme dans le quartier de la Fontaine-Margot, à Brest, où Brest métropole habitat, premier OPH à se lancer, fait construire six maisons, et vante leurs propriétés vertueuses.

Publié le 14/09/2023
Image d'architecte des futures maisons en carton livrées par Brest métropole habitat

Isolation performante, zéro artificialisation…

Les sols, les murs et le toit sont conçus à partir de blocs d’une vingtaine de centimètres d’épaisseur, composés de feuilles de carton agglomérées. Le tout est inséré dans une charpente en bois, avec un bardage en bois et métal, et des plaques de plâtre à l’intérieur. Les colles utilisées, à base d’amidon de maïs, ne présentent pas de danger pour la santé.

Les minuscules bulles d’air présentes dans les couches de carton favorisent une excellente isolation phonique, mais aussi thermique avec un déphasage thermique* très long en comparaison avec d’autres matériaux. Un revêtement étanche protège le carton de l’eau. Quant aux risques d’incendie, ils ne seraient pas plus grands qu’ailleurs, la surface étant ignifugée et les blocs trop denses pour s’enflammer.

Les maisons sont construites sur pilotis, posées sur des pieds métalliques, pour une meilleure évacuation des eaux de pluie. Résultat : zéro béton, zéro artificialisation des sols.

… et empreinte carbone réduite

Les six maisons qui seront livrées début 2024, cinq T4 et un T5, ont été commandées par Brest métropole habitat à l’entreprise nantaise Bat’Ipac, qui développe ce matériau à partir de récupération de cartons jetés par des entreprises et particuliers, puis transformés au sein d’ESAT (établissement et service d’aide par le travail) et autres structures d’insertion.

Selon les estimations de l’OPH, l’impact carbone du chantier devrait être 72 % inférieur à celui d’un chantier classique. Le coût relativement élevé du matériau, 1 900 € du mètre carré, n’a pas été un élément dissuasif pour Georges Bellour, Directeur général de Brest Métropole habitat, qui considère que les performances du carton vont largement compenser ce coût : « L’un des objectifs, dans le cadre de notre stratégie d’innovation « Habiter demain », est de réduire les charges des locataires, dans des maisons peu consommatrices en énergie, mais qui apportent un meilleur confort de vie. Ce projet s’inscrit pleinement dans notre stratégie de transition écologique ».

*Durée mise par la chaleur pour traverser un matériau.
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