Projet de gendarmerie, une aubaine pour se diversifier
C’est l’un des chantiers phares de l’OPH du département du Lot-et-Garonne qui vient de s’ouvrir en ce début d’année 2022. La construction de la future gendarmerie de Tonneins, comprenant 1200 m2 de bureaux et locaux techniques, ainsi qu’un ensemble pavillonnaire de 45 logements sur une surface de 3 871 m², est une parfaite illustration de la diversification des compétences des offices, par-delà leur rôle originel de bailleur social. Entretien avec Bruno Guinandie, directeur général d’Habitalys.
Pourquoi ce projet de construction a-t-il été accueilli dès le départ comme une très bonne nouvelle ?
Bruno Guinandie : Lorsque le département du Lot-et-Garonne, notre collectivité de rattachement, nous a proposé de porter ce projet, nous étions en plein dans la tourmente. C’était en 2017, la loi de Finances, avec la mise en place de la RLS, faisait peser sur la profession de lourdes contraintes suscitant de vives inquiétudes, avec notamment la perte pour notre office de 1 M€ par an. Dans une telle période, on avait le choix : se coucher et attendre de mourir ; ou entrer dans une dynamique d’accélération de la production, dans le respect des besoins du territoire, et se diversifier. Ce programme de construction de gendarmerie tombait donc très bien, il nous permettait de nous projeter avec un beau projet et de montrer notre capacité en matière de diversification.
« Les élus locaux prennent la mesure de notre capacité à faire autre chose que du logement social »
Quelles sont les attentes de la gendarmerie en termes de construction, d’architecture, d’aménagement de l’espace ?
B. G. : À côté des 1200 m2 de bureaux comprenant la brigade de proximité ainsi que les locaux techniques, le projet intègre 45 logements familiaux et individuels, de très grande qualité, performants du point de vue énergétique (classe A), agrémentés d’espaces verts très arborés et de lieux de convivialité dans un esprit de petit village.
Le projet a-t-il été complexe à monter ?
B. G. : Les conditions idéales ont rapidement été réunies. Le coût, de plus de 12 M€, est financé par un emprunt auprès de la Banque Postale, garanti par le Département. La commune de Tonneins nous a cédé le foncier, nous sommes maître d’ouvrage et sommes associés avec la SEM47 qui intervient en qualité d’AMO. Nous ne dépensons pas un euro de fonds propres.
Qu’est-ce que cela apporte à un OPH de sortir de sa zone de compétence habituelle ?
B. G. : Ce type de projet contribue à faire briller l’organisme à l’échelle du territoire. Les élus locaux prennent la mesure de notre capacité à faire autre chose que du logement social. En construisant aujourd’hui une gendarmerie, nous démontrons que demain nous serons à même de construire une autre structure publique, une maison de santé par exemple, en étant un interlocuteur de premier plan pour les collectivités.
Dans quelle mesure les équipes d’Habitalys sont-elles aussi impactées positivement ?
B. G. : Cette opération nous embarque dans des pratiques différentes de celles auxquelles nous sommes habitués. Nous avons découvert de nouvelles façons de collaborer, avec un partenaire exigeant au référentiel précis. Cette diversification fait progresser nos collaborateurs. Les jolis challenges, ça booste les équipes.
Quelle est la date de livraison ?
B. G. : Le chantier a démarré fin 2021 et se terminera fin 2022, pour une livraison en 2023. Un deuxième chantier de gendarmerie est également en cours de réalisation par Habitalys, et une troisième gendarmerie entre dans sa phase étude.
