Lille Métropole Habitat

Violences conjugales : "c’est au conjoint violent de quitter le domicile"

Et si on inversait les rôles. Lille Métropole Habitat, le parquet de Lille et l’association Service de Contrôle Judiciaire et d'Enquêtes (SCJE) ont donné une nouvelle dimension à la lutte contre les violences faites aux femmes.

Publié le 20/06/2022 mis à jour : 01/02/2023
Visite d'un appartement de Lille Métropole Habitat

Avec le Centre d’accompagnement et de prévention pour les conjoints violents présumés (CAP), inauguré en fin d’année 2021, finie la double peine pour les victimes, qui trop souvent devaient quitter le domicile conjugal pour aller trouver refuge. Cette fois, ce sont les conjoints violents qui sont sommés de partir, pour être accueillis, pris en charge et accompagnés en parallèle de leur parcours judiciaire. Six mois après son ouverture, le centre a déjà accueilli 43 personnes, pour un total d’un millier de nuitées.

« Le parquet de Lille avait lancé l’idée d’une formule permettant que ce soit le mis en cause qui soit placé dans une structure. Nous avons été sollicités pour fournir des logements, dans un lieu unique où regrouper les individus en question, pour faciliter leur accompagnement », explique François Dreux, directeur des politiques de la ville, LMH. Dix logements, pouvant accueillir au total 25 personnes, ont été rénovés, meublés, équipés, puis mis à disposition dans une zone sécurisée d’une résidence de l’OPH. Les parties communes ont aussi fait l’objet d’importants travaux de modernisation, incluant notamment l’installation d’une porte blindée. Le tout aux frais du bailleur. Un onzième appartement sert de base administrative pour l’association SCJE, qui gère le quotidien et paie une redevance à l’organisme.

« Être un partenaire des politiques de prévention »

Les personnes peuvent être accueillies dès leur sortie de garde à vue, jusqu’à un éventuel procès. Pendant les semaines voire les mois qui suivent, une équipe pluridisciplinaire les accompagne et tente de nouer le dialogue, à travers des entretiens avec des psychologues, des stages de sensibilisation sur la violence conjugale et sur la gestion des émotions, des temps d’évaluation de la personne et de son évolution. « Ce travail permet de joindre à la procédure judiciaire un rapport qui aidera le tribunal à rendre la peine, et à préparer le travail de réinsertion », précise François Dreux.

En complément des entretiens individuels, des sessions collectives de responsabilisation sont organisées, pour évoquer des sujets tels que l’égalité femme-homme, les attitudes à adopter en cas de conflit, la notion de violence conjugale, etc. « Ce programme s’inscrit dans la philosophie de notre organisme qui se veut un partenaire des politiques locales de prévention de la délinquance et de la justice au service de l’aide aux victimes et de la lutte contre les violences intrafamiliales ».

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