Congrès Hlm - 23 au 25 septembre 2025

L'actualité du secteur vue par les présidentes et présidents des Fédérations

Le 23 septembre 2025, lors de la table ronde « Actualité du logement social vue par les Présidentes et Présidents de fédération » organisée dans le cadre du Congrès HLM, Michel Ménard, président de la FOPH, est intervenu pour rappeler les enjeux actuels du secteur et les attentes de la Fédération. Michel Ménard a pris part à cette séquence aux côtés de Valérie Fournier, présidente de la Fédération des ESH, Marie-Noëlle Lienemann, présidente de la Fédération des Coop’HLM, Jean-Luc Vidon, président de la FNAR, et Yannick Borde, président de Procivis.

Publié le 23/09/2025
Plénière Michel Ménard

Un constat lucide sur l’état du secteur

« La période que nous traversons est faite de forte tension et de responsabilité collective », a rappelé Michel Ménard en introduction.
Jamais les besoins en logement n’ont été aussi importants et jamais la production n’a été aussi difficile. Les adhérents de la FOPH continuent pourtant d’investir : 2,3 millions de logements gérés, 25 000 mises en chantier ou ordres de service en 2024 (+29 % par rapport à 2023), 17 000 logements réhabilités avec plus de 50 000 € de travaux (+70 % par rapport à 2023).

Le président de la Fédération a insisté sur la nécessité d’une politique « lisible et stable, qui redonne de la visibilité aux acteurs de terrain pour produire, rénover et répondre à l’urgence sociale et écologique ».

Un appel au Parlement et au Gouvernement

Ce que la FOPH attend des parlementaires sur ce PLF, c’est un signal politique fort.

Le logement reste le premier poste de dépense des ménages, en particulier pour les ménages aux revenus modestes : la moindre réduction d’aide se traduit immédiatement en perte de pouvoir d’achat, en précarité énergétique ou en retard de paiement.

Dans ce contexte, la Fédération a appelé à :

  • mettre fin aux ponctions comme la RLS qui limitent la capacité d’investissement des bailleurs,

  • garantir un taux de Livret A soutenable,

  • maintenir des APL protectrices pour le pouvoir d’achat des ménages,

  • relancer les aides à la pierre pour sécuriser la construction de logements très sociaux.

« Chaque euro investi dans le logement social en rapporte deux à l’économie. Si nous continuons à rogner sur les moyens, nous paierons demain une crise sociale et environnementale encore plus coûteuse », a averti Michel Ménard.

Une rupture nécessaire mais constructive

Réagissant au terme de « rupture » utilisé par le Premier ministre Sébastien Lecornu, Michel Ménard a plaidé pour une rupture de reconstruction et non de renoncement.

« La vraie rupture, ce serait de sortir le logement du court-termisme et de la logique purement budgétaire, pour bâtir une politique lisible sur plusieurs années. »

Les marqueurs proposés par la FOPH :

  • un engagement pluriannuel de l’État sur la production et la rénovation,

  • un pilotage politique fort au plus haut niveau,

  • un partenariat renforcé avec les collectivités pour planifier l’offre et libérer du foncier,

  • un cadre réglementaire stabilisé et simplifié pour donner confiance et réduire les délais.

« Le logement social ne se pilote pas depuis Bercy, mais depuis les territoires. Une politique de logement digne de ce nom se construit sur dix ans, pas sur un amendement de PLF. »

FNAP et rénovation urbaine : des leviers à conforter

La FOPH a rappelé que le FNAP est un outil essentiel de pilotage État-territoires et a demandé son maintien et son renforcement afin de financer la production de logements neufs (majoritairement en PLAI et PLUS) et la réhabilitation du parc.
La Fédération a également plaidé pour que la rénovation énergétique et l’adaptation climatique soient pleinement intégrées au FNAP, afin de garantir une visibilité pluriannuelle et permettre aux bailleurs de tenir les objectifs de la loi Climat et Résilience.

« Nous appelons l’État à confirmer un engagement fort et durable sur ces deux volets – production et renouvellement urbain – car ce sont des leviers de cohésion sociale et d’attractivité territoriale », a souligné Michel Ménard.

Décentralisation et financement local

Enfin, le président de la FOPH a souligné la nécessité d’une décentralisation réelle et accompagnée. Il a rappelé la proposition de la Fédération visant à décentraliser une part de la PEEC pour financer l’action locale des Autorités Organisatrices de l’Habitat (AOH).

« Nous travaillons avec les associations d’élus, comme France urbaine et Intercommunalités de France, pour que les AOH aient les moyens de leurs ambitions. La décentralisation ne peut réussir que si les territoires disposent de financements pérennes », a-t-il indiqué.

Une Fédération force de proposition

Cette intervention a permis de réaffirmer la place de la FOPH comme acteur clé du logement social et force de propositions pour une politique du logement plus lisible, mieux financée et plus décentralisée, au service des ménages et des territoires.

 

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